À propos

L’immersion dans la nature est un besoin profond, j’aime m’y promener, loin du fracas du monde, là où l’on entend chanter les grenouilles et glisser les couleuvres dans l’herbe. Passionnée de philosophie et de sagesses anciennes, je lis aussi beaucoup sur le vivant, l’éthologie — une science nouvelle qui nous révèle le vrai visage du monde animal auquel nous avons oublié que nous appartenons — et ma réflexion porte sur notre place sur terre et l’indispensable respect de tout ce qui y vit.

Avant d’aborder la peinture, j’ai beaucoup dessiné. Après plusieurs recherches et séries, à partir de 2008, je me suis lancé un défi, faire vivre dessin, peinture et écrit ensemble ; mettre en interdépendance ces trois langages. Mon choix est le carré, j’y exprime des sensations, mes paysages intérieurs, nourris par mes nombreuses randonnées dans la nature. Quand je peins, je suis dans les ressentis de ces lieux qui m’habitent depuis mon enfance. Mes émotions sont aussi mises en mots dans des petits textes et des haïkus. Ensuite, tout cela vit ensemble, une peinture entraîne un dessin, un haïku donne envie de peindre.

Le résultat final est organisé, mais les manières d’y parvenir varient. Il y a une idée sous-jacente, un fil directeur. Ce peut être le plaisir de la démarche d’une promeneuse, un hommage à un ami, ma préoccupation face au saccage du vivant, une envie de parler d’un vivre ensemble harmonieux, la célébration des beautés de la nature et de la chance que nous avons de vivre sur cette planète.

En parallèle surgissent des séries « coup de gueule ». Ainsi, quelques années après les tableaux Rwanda et Assez, le jaillissement de mes révoltes a donné une série sur la banalisation et l’acceptation de la violence et de la cruauté humaine, Ibidem, qui a émergé comme un exutoire. Puis les dessins Mes colères,  parlent de la cruauté avec laquelle nous traitons les animaux sauvages et domestiques et l’absence totale de respect de leur vie ; ils sont prétextes au plaisir de faire de grands portraits d’animaux.

La célébration de la nature, de l’eau, de la beauté simple des instants d’exception, ma fascination pour les portes et ce qu’elles nous disent, ma passion pour les mondes souterrains, je les exprime dans des Livres d’artiste.

Zao Wou-Ki est un guide pour moi. Grâce à la profession de mon mari, j’ai eu la chance de pouvoir côtoyer et contempler, lors du montage d’une exposition soixante-dix œuvres de ce grand maître. C’est une émotion dont je ne suis pas sortie indemne.

La découverte de Fabienne Verdier, de son travail et de son parcours fascinant est un moment fort. L’énergie qui se dégage de son œuvre m’interpelle ainsi que sa philosophie de vie. Ernest Pignon Ernest m’accompagne depuis toujours et la contemplation de ses dessins est pour moi un immense bonheur.